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Des questions ?

Bienvenue sur ce blog, réalisé à l'occasion de l'exposition Jeu de construction, à la Galerie des enfants du Centre Pompidou, du 16 février au 9 mai 2005.

Grâce à ce blog, j'espère vous permettre de mieux comprendre mon travail, et surtout avoir la possibilité de dialoguer avec vous, et recueillir vos impressions.

Paul Cox

 

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10 avril 2005 7 10 /04 /avril /2005 00:00
J'adore les saules pleureurs et l'écriture japonaise m'a toujours fait penser à leurs feuilles, quand elle est tracée à la verticale.



C'est encore plus frappant quand les feuilles sont toutes jeunes: on dirait alors de fines calligraphies très déliées.




Suite de mes observations émerveillées: partout je vois le contraste entre lignes verticales et horizontales - horizontales des murs bas, des larges ouvertures sur l'extérieur, verticales des piliers, des hauts arbres, pins ou bambous.




Un autre contraste frappant dans l'architecture traditionnelle, surtout dans les temples, oppose espaces extérieurs et espaces intérieurs, ou plutôt les lie de façon fluide et constante -




parois coulissantes ouvertes sur le paysage humide, paravents et murs ornés d'arbres et de paysages sur fonds dorés, faisant écho à ceux de l'extérieur, passages couverts, mais ouverts, conduisant de bâtiment en bâtiment. Ce va-et-vient m'évoque une nouvelle fois les nuages et les formes positifs-négatifs, que je retrouve aussi dans les dessins des plans d'eau ou des jardins de pierre.




A la sortie du temple ci-dessus je m'arrête devant ce beau panneau




(qui veut dire précisément "sortie" - deguchi en japonais, ce qui me fait penser à Noguchi dont je parlerai une autre fois), et je suis frappé par le signe du haut qui m'évoque une version stylisée du porte-bouteille de Duchamp.

Il y a quelques jours un éditeur japonais m'a offert ce joli pin's que je ne quitte plus depuis lors, et qui intrigue fort ceux de mes interlocuteurs qui ne sont pas au courant de l'avatar artistique de cet objet.



Les urinoirs d'ici portent tous la sympathique marque "Toto". A propos de Toto j'ai dessiné il y a peu sa tête pour orner un bonbon traditionnel japonais.




Enfin, dans ma nouvelle chambre d'hôtel, je tombe sur ce singulier décapsuleur, et me dis que décidément tant de hasards rendent la vie belle, voire rrose.




Sans rapport avec tout ce qui précède, mais avec des évocations de toupies plus anciennes, celle-ci, achetée au marché ce matin, et qui se lance avec un petit fouet.




Enfin, deux architectures du jour: une petite maison pour les parapluies




et cette impressionnante vue d'Asakusa depuis ma chambre d'hôtel,




qui me rappelle assez les tables de l'exposition par temps de grande activité.

A demain.


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8 avril 2005 5 08 /04 /avril /2005 00:00
Le jeu de construction me poursuit: arrivé à l'hôtel à Tokyo, je tombe sur cette singulière enseigne, qui me console un peu de ne pouvoir aller photographier chaque jour l'exposition à Beaubourg.



Sans doute en vertu du principe déjà énoncé en vertu duquel "dans les champs de l'observation le hasard ne favorise que les esprits préparés" (Louis Pasteur), je vois partout, au cours de mes promenades japonaises, des détails qui flattent mes diverses obsessions formelles; mon goût des pointillés, par exemple, me rend sensible à la section peinte en blanc des sombres charpentes goudronnées des temples:




Mon goût des trames et des stries me fait apprécier les paysages aperçus à travers les stores de bambou:




Au sol, à Kyoto, je remarque ce dallage, version urbaine de mes chers nuages positifs-négatifs:




Dans les temples, des dédales de ponts et de passerelles, savants jeux de construction, me rappellent les complexes échafaudages de Tadashi Kawamata que j'aime tant.




Mais avant ces promenades rêveuses et attentives, il a fallu déballer de nuit les oeuvres pour l'exposition, arrivées de l'aéroport dans un joli petit fourgon,




puis, efficacement aidé d'une équipe nombreuse, installer le tout au mur:




J'ai amené aussi quelques lés de Toile de Jouy, roulés dans un grand tube, puis tendus sur des châssis fabriqués sur place par la galerie. Au moment de les mettre en place mes amis s'emmêlent un peu les pinceaux.











Voici enfin l'exposition installée:




et, pour comparaison, la maquette au 1/50°:




L'architecture du jour sera une nouvelle fois, pour cause de voyage, étrangère à l'exposition. En fait je veux vous en proposer deux. Dans la première, on dirait que Marc Duverrier a encore frappé (cette référence est destinée aux lecteurs qui ont vu le film d'Alain Resnais, "On connaît la chanson", où l'on voit Marc Duverrier, donc, agent immobilier de son état, cacher soigneusement à ses clients le projet de construction qui va obstruer pour toujours la belle vue de leur maison récemment acquise).




Le constructeur de la maison ocre, au premier plan, doit être en assez mauvais termes, je crois - et ce malgré la courtoisie japonaise (la scène se passe à Kyoto) - avec les propriétaires des balcons qu'elle dissimule.

La seconde architecture du jour, c'est cette jolie charpente d'une maison en construction sur une très étroite parcelle d'une ruelle de Kyoto.


A demain.


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7 avril 2005 4 07 /04 /avril /2005 00:00
"Sumimasen", comme on dit au Japon! - excusez-moi pour ces quelques jours de silence - j'étais toute cette semaine loin de toute connection possible, donc de pouvoir continuer mon journal. Or me revoici à Tokyo, dans un hôtel équipé de ce dont j'ai besoin, alors je me permets de livrer ici ce que j'avais préparé dans l'avion à l'aller, et dès demain (si l'hôtel de demain le permet - je serai à Séoul), je reprendrai mes comptes-rendus quotidiens.

1er avril. Dans l'avion pour Tokyo. Une pensée pour Alice (dans la belle traduction de Parisot): "Le poisson d'avril est cuisinier de son état et sait faire d'excellentes farces".



Arrivé au Japon on m'offre un livre emballé dans un joli paquet jaune portant l'effigie de ce lapin peintre - j'ignore de quoi il s'agit: on me promet de me donner sous peu une explication. je vous la transmettrai si elle est amusante.




Paris vu du hublot au moment du décollage me rappelle les minutieuses proliférations de Sarah Sze que j'aime beaucoup, faites de milliers de modules répétés, petits objets trouvés (cotons-tiges, pushpins, faux végétaux en plastique) ou plus grands (échelles en aluminium), chaos organisés qui m'ont beaucoup inspiré au moment de concevoir l'exposition "Jeu de construction" (j'aime beaucoup aussi, dans la même famille, les installations de Jason Rhoades et de Tomoko Takahashi).




Je ne peux reproduire ici une oeuvre de Sarah Sze. Il y a de belles photos dans le catalogue de l'exposition qui s'est tenue il y a quelques années à la Fondation Cartier, notamment, si je me rappelle bien le titre, une très grande pièce intitulée "Everything that rises must converge" ("Tout ce qui s'élève converge nécessairement").
Ce joli titre est emprunté à un livre de Flannery O'Connor. A ce propos, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer ici cette curiosité d'édition - il s'agit d'une traduction française de la correspondance de Flannery O'Connor, "L'Habitude d'être", au dos imprimé de cette savoureuse coquille: "L'Habiture d'être"



ce qui n'est pas sans pertinence avec le propos de l'auteur, avide de goûter jusqu'à l'ivresse le moindre charme de l'existence, en proportion inverse de sa vie de souffrance.

Enfin, à propos des chaos organisés de Sarah Sze, de Jason Rhoades ou de Tomoko Takahashi, me vient à l'esprit cette jolie définition du chaos selon Woody Allen: imaginons que par un improbable hasard l'humanité entière ait le même soir la même idée d'aller dîner dans le même petit restaurant de Manhattan!
Et dans le même genre d'idée (concentrer en un lieu ou en une vue de l'esprit des activités normalement et heureusement éparses dans le temps et dans l'espace) j'ai songé à ceci, somnolant dans mon fauteuil d'avion, l'imagination décuplée par la hauteur de vue que me conférait ma position dans le ciel: on peut considérer qu'à chaque instant, quelque part, quelqu'un rit, pleure, meurt, naît, proute ou jouit, ce depuis la nuit des temps jusqu'à la fin des temps; or si l'on s'imagine pouvoir disposer de lunettes qui n'offriraient que la perception d'une seule de ces activités à l'exclusion de toutes les autres (un peu comme un appareil optique qui ne laisserait voir que le vert, ou comme le résultat similaire obtenu par une sélection "baguette magique" en Photoshop) on pourrait alors regarder l'histoire entière de l'humanité depuis ce point de vue réduit certes mais amusant: un rire, un pleur, une mort, une naissance, un pet ou une jouissance ininterrompus depuis toujours et pour toujours.
Je m'arrête là. L'altitude me rend idiot. Je vais lire pendant le restant du voyage. J'ai amené Borgès en Pléiade, par souci d'un rapport avantageux encombrement-contenu, et aussi le remarquable petit livre de Herrigel "Zen in the art of archery" (il en existe une traduction française qui porte le titre, je crois, de "Zen et l'art chevaleresque du tir à l'arc").
Et voici, pour conclure, l'architecture du jour (c'est la vue de ma chambre d'hôtel, arrivé à Tokyo):



A demain.




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31 mars 2005 4 31 /03 /mars /2005 00:00
L'avion pour Tokyo part dans quelques heures. Je ne sais pas si j'aurai le moyen de continuer à distance à construire quotidiennement ce journal. Si par malchance cela n'était pas possible, je promets de rattraper ce retard par d'abondants récits de voyage à mon retour, dans une dizaine de jours.
Voici l'architecture du jour:



A demain, ou à bientôt!


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31 mars 2005 4 31 /03 /mars /2005 00:00
Arrivée à destination, ce matin, de mes Toiles de Jouy à la Ferme du Buisson, à Noisiel, dans l'exposition organisée par Pierre di Sciullo, "Ecrire à voix haute". Voici deux vues de l'installation en cours (les éclairages ne sont pas définitifs).



Grand regret: je ne pourrai pas être présent au vernissage, puisque nous partons au Japon demain. Du coup, je ne serai pas de la partie non plus à Prague, où Franck Bordas inaugure, demain je crois, sa double exposition au Centre culturel français et au musée Kampa. Une pensée pour lui ce matin en passant aux alentours de Saulieu par ce village au nom de rêve pour un lithographe:




Il y a quelque temps je citais cette phrase de Le Corbusier, qui sur le moment ne me paraissait pas très claire: "La rue courbe est le chemin des ânes, la rue droite le chemin des hommes". Or ce matin j'ai compris, en regardant les deux zones circulaires d'herbe usée où nos deux ânes s'ébrouent,




que du moins sur ce point Le Corbusier n'avait pas raison: quoi de plus rectiligne et de plus rationnel en effet que cette espèce de terrain de base-ball aux aires rondes reliées par des sentiers bien droits?Je suis d'autant plus touché par ces traces qu'elles me rappellent étonnamment certains tableaux que je peignais il y a plus de dix ans et qui figuraient des grands jardins à la française:




A propos d'équidés, et en guise d'architecture du jour, cette curieuse petite maison destinée, à en croire son emplacement, à nos amis les chevaux.





A demain.


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30 mars 2005 3 30 /03 /mars /2005 00:00
Il ne m'est jamais arrivé, à de rares exceptions près, d'accomplir un travail plus rapidement que je ne l'avais prévu (même en prévoyant large) et ce soir je vérifie une nouvelle fois cette contrariante réalité. Rien n'est prêt pour le Japon, ni pour l'accrochage, demain matin, de mes Toiles de Jouy. Une nuit blanche s'annonce donc. Et donc la livraison du jour pour le blog sera courte.
D'abord je vous propose ceci, à quoi je pensais il y a deux jours en illustrant ma liste (non exhaustive) d'artistes que j'aime à l'aide de vignettes montrant des coiffures de diverses époques - il s'agit ici de variations capillaires (j'aime les listes, les variations, les combinatoires) imaginées par mes soins pour coiffer un petit personnage que j'aime beaucoup, Pingu:




Puis cette tortueuse branche, trouvée en m'accordant une brève promenade dans la pluvieuse campagne:




Elle est non seulement tortueuse dans sa forme générale, mais porte de plus les traces tortueuses d'une autre plante grimpante:




Cette double tortuosité me rappelle un passage du beau livre de Yolaine Escande et Philipe Sers, "Résonance intérieure (Dialogue sur l'expérience artistique et sur l'expérience spirituelle en Chine et en Occident)", où il est question d'arbres et de rochers aux formes complexes et sinueuses:




"Les artistes chinois ont perçu que les hommes peuvent dépasser les limites temporelles à condition de se relier autant que possible à l'énergie cosmique circulant entre ciel et terre. Ils installent dans leurs jardins, y compris miniatures, ou dans leurs peintures, des "capteurs d'énergie" tels que les rochers, les arbres; plus ils sont tordus, plus ils sont noueux, mieux ils captent cette énergie, et plus ils durent longtemps, car la torsion allonge le parcours de la sève, et l'arbre accumule alors de la force vitale".

Et pour conclure, en guise d'architecture du jour (je ne rentre à Paris que demain), cette page de carnet un peu inquiétante, en écho aux moulins montrés il y a quelques jours.



A demain.




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28 mars 2005 1 28 /03 /mars /2005 00:00
Bonne journée, à l'atelier, passée à peindre les Toiles de Jouy protégées hier avec mes pochoirs et du scotch de masquage.



Voici ce que ça donne (les deux premières photos ont été prises avant enlèvement des caches, en attendant que la peinture sèche - c'est une acrylique très transparente, dans laquelle j'ai rajouté beaucoup d'acétate)




J'ai peint les grandes taches roses au pistolet à peinture.

Cet outil est de la marque Wagner.



Or comme il s'agit de peintures modulaires qui s'assemblent dans n'importe quel ordre, cela me fait doublement penser à Anton Ehrenzweig, déjà cité, qui analyse longuement, dans son livre "L'Ordre caché de l'art", le leitmotiv de Wagner en le comparant au modulor de Le Corbusier - leitmotiv et modulor, briques d'un jeu de construction qui, par la contrainte qu'elles imposent, ménagent souvent des résultats inattendus: "Le leitmotiv ressemble au modulor (...) en ce qu'il a contraint Wagner à reconstruire de l'intérieur la structure d'ensemble de l'opéra en commençant par le motif comme plus petite unité (...). Pour Wagner, les résultats mélodiques et polyphoniques restaient imprévisibles".




En guise d'architecture du jour, comme je suis toujours loin de Paris, donc dans l'incapacité de vous donner des nouvelles fraîches de l'exposition, ceci, anticipation de ma destination d'après-demain:




Mais en attendant, à demain.



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28 mars 2005 1 28 /03 /mars /2005 00:00
Longue préparation, action rapide: je travaille souvent ainsi, et j'en fais aujourd'hui une nouvelle fois l'expérience - j'ai en effet passé la journée à coller assez laborieusement mes pochoirs sur les Toiles de Jouy, que je peindrai au réveil en quelques minutes avec mon pistolet à peinture (je vous parlerai plus longuement demain de cet outil que j'aime beaucoup).



Ensuite, ce soir, j'ai retravaillé à la couverture pour le magazine de design - je conserve donc l'idée du renard et de la cigogne - mais au lieu de colorier au crayon de couleurs comme j'en avais l'idée au début, puis de scanner ce coloriage, j'ai opté pour un traitement très pixellisé obtenu en dessinant directement sur ma palette graphique dans une résolution très basse.




Cela terminé, j'ai commencé à emballer les pièces et les livres pour l'exposition à Tokyo dans un vieux stock d'affiches mal massicotées, et je trouve les paquets tellement jolis que je vous en montre la photo que voici:




J'ai par ailleurs retrouvé un de mes vieux jouets articulés où j'utilisais déjà ma spirale adorée (il manque ici quelques spires pour mon goût actuel)




Il faudra que je vérifie si l'étymologie de spirale est liée à celle de respiration, donc de souffle (de l'esprit) et de vent, ce qui permettrait une association d'idées plaisante avec les hélices et les moulins (et il faudrait que je retrouve le catalogue d'une très belle exposition Léger vue à Bâle il y a une dizaine d'années - je me souviens qu'il contenait un article intéressant concernant les hélices).

La journée est raccourcie aujourd'hui par le passage à l'heure d'été. Aussi ne serai-je pas très loquace. Que puis-je vous proposer en remplacement du bâtiment du jour (étant toujours à la campagne)? J'ai pensé à ceci - cet absolu contre-exemple, cette radicale anti-construction (il s'agit d'un puzzle - j'ai ce jeu en horreur) mais objet dont le mérite est de figurer un moulin.



A demain.


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26 mars 2005 6 26 /03 /mars /2005 00:00
Avant-hier j'annonçais une liste des artistes que j'aime.
En voici une, très incomplète:

• Gabriel Orozco pour son attention au banal
• Kirkeby
• Stockholder
• De Kooning
• Dieter Roth pour certains de ses livres
• Schimansky et Partenheimer pour leur goût du dessin et de la ligne
• Jorge Pardo pour son mélange des genres, art-design, et pour la bizarrerie de ses catalogues
• Pae White pour les mêmes raisons
• Robert Smithson notamment pour son encyclopédique bibliothèque, et pour sa manière d'aborder l'écriture comme un "matériau à assembler"
• Dubuffet pour son goût d'ouvrir des parenthèses dans son oeuvre, et des parenthèses dans ces parenthèses, sans apparemment jamais s'égarer; pour les fascicules dans lesquels il publiait méthodiquement ses travaux; pour ses textes.
• Twombly
• Julie Mehretu pour sa manière de dessiner dans l'espace
• Brandl
• Katharina Grosse
• Ernesto Neto
• Paco Knôller
• Christopher Wool entre autres pour son utilisation de la sérigraphie, et pour le beau livre en noir et blanc sur son travail
• Olafur Eliasson
• Ghada Amer
• Rothko
• Hysbergue pour le caractère méthodique de ses expérimentations
• Moholy-Nogy pour son inlassable expérimentation
• Sarah Sze pour son goût des modules et des imbrications d'ensembles modulaires hétéroclites
• les dessins de Vuillard
• Munch
• la peinture de paysage chinoise classique
• Tony Smith pour son goût des modules
• Hirschhom entre autres parce qu'il est un lecteur vorace et curieux
• Duchamp
• Dada
• Filliou: l'oeuvre véritable consiste à "se créer soi-même", dans la claire conscience d'une imperfection inéluctable
• Agnès Thurnauer
• Michael Snow
• Polke
• Kandinsky, artiste et savant
• les reliefs de Nathan Carter
• Richard Paul Lohse
• Adrian Schiess
• Federle
• Ross Bleckner
• Prulhière
• Polly Apfelbaum
• Monique Frydman
• Silvia Bächli
• Matthew Ritchie pour son univers
• Marthe Wéry
• Mullican pour son univers
• Franz West
• Van Doesburg, notamment pour la diversité de ses domaines d'expériences
• Lissitsky (idem)
• Rodchenko (idem)
• Schwitters (idem)
• Bublex pour son univers
• Munari pour la diversité de ses champs d'expériences
• Dubuffet annonçant dans un de ses premiers fascicules sa 23ème manière!
• Hans Richter, peintre-cinéaste
• Andréa Zittel
• Stella
• Michel Blazy
• Baldessari pour le rapport peinture-photo
• Helen Frankenthaler
• Torres-Garcia
• Jason Rhoades pour sa démesure
• les vidéos abstraites de Jeremy Blake



J'ai passé la journée à tendre les Toiles de Jouy sur leurs châssis.



L'emploi du temps est à peu près respecté, alors que je pensais hier ne pas y arriver (Montaigne, citant Epictète dans les "sentences" inscrites à son plafond: "Causes du tourment humain: non les choses, mais les idées sur les choses".)

Quant à la couverture pour le magazine de design, l'idée d'hier me paraît toujours assez bonne. Je vais y retravailler maintenant.
Enfin, à propos de La Fontaine (puisque pour cette couverture je compte évoquer "La cigogne et le renard"), son affirmation "J'écris des poèmes comme un pommier fait des pommes" m'a toujours paru un bel idéal à viser.
Pas de photos de l'exposition une nouvelle fois aujourd'hui, pour cause d'exil campagnard, mais ce joli moulin, trouvé il y a quelques années en Hollande.



A demain.






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26 mars 2005 6 26 /03 /mars /2005 00:00
La fatigue, ou la légère panique due à un travail à finir bientôt et que l'on a à peine commencé, me plongent parfois dans un état de conscience flottant, éloigné de la logique et de la pensée rationnelle, mais propice justement à l'émergence de bonnes idées et donc à l'accomplissement efficace de la tâche paniquante.



Ainsi ce matin un coup de téléphone me rappelle un travail à faire pour lundi et dont par distraction je n'avais pas noté l'urgence. Pendant un instant je me suis dit que jamais je ne trouverais le temps de caser cela entre la peinture, qu'il me faut encore terminer, des Toiles de Jouy, et la réunion de toutes les pièces pour l'exposition de Tokyo (je pars jeudi!). Mais rien à faire (curieuse expression, quand justement il y a mille choses à faire!) - le délai n'est pas modifiable: il s'agit d'une couverture pour un journal de design, l'excellente revue Intramuros, dont le titre sera "Spécial design français".

Je me suis mis au travail aussitôt. Je ne sais quel ange gardien me tenait compagnie ce matin, mais j'ai trouvé en quelques minutes une idée qui ne me paraît vraiment pas mauvaise. Voici les étapes de ma trouvaille:



Comme toujours, j'ai commencé par noter pêle-mêle ce que le sujet m'inspire - à ce stade il y a souvent plus de mots que de dessins, ici c'est un peu inhabituel, l'équilibre est plutôt inverse.




A la troisième page de mes notes, m'est venue l'idée du camembert: y avait-il quelque chose à trouver à partir de sa jolie forme?




Puis, me questionnant sur ce qui, à l'instar du camembert, était spécifiquement français, et en cherchant à penser un peu à côté du sujet, et à sortir du champ du design et des formes, m'est venu à l'esprit le nom de La Fontaine, en songeant au Renard et au corbeau. Et là: tilt! L'idée s'est imposée à moi avec une très vive évidence - je sais (c'est du moins mon sentiment à ce moment) que cette idée est la bonne (le "train of thoughts" que je viens de décrire constitue pour moi un record de rapidité: dix minutes à peine s'étaient écoulées depius le début de ma réflexion).




L'idée c'était: La Cigogne et le renard, évocation très française d'une question basique de design, qui m'évite d'avoir à exprimer un point de vue personnel sur la question (que je n'ai d'ailleurs pas), comme d'évoquer un objet particulier (pourquoi celui-là plutôt qu'un autre?).




Voici mes premières esquisses pour la couverture. C'est un peu trembloté car j'ai écrit et dessiné tout ceci en voiture (je vous rassure: ce n'est pas moi qui conduisais!).

L'idée date de ce matin; ce soir je me couche très content, mais peut-être demain, au moment de mieux mettre l'idée en forme, ou simplement en revoyant ces notes, aurai-je un autre avis ou trouverai-je une autre idée?
Nous verrons demain.
En tout cas j'ai l'intention de faire un dessin assez neutre au cerne noir, puis de le colorier de manière plutôt désinvolte, un peu comme les pages de ce vieux livre pour enfants:



ou comme les belles interprétations par Polke des images de lanterne magique.

A propos de Polke, Alain Goulesque m'envoie ce soir, en écho à mes spirales d'hier, cette belle volu(p)te de Dürer (précisément revisitée, elle aussi, par Polke)



et qui me rappelle aussi les circonvolutions des vignes




dans lesquelles il est tentant de lire des lettres ou des noms.

Sans rapport avec ce qui précède, mais avec l'évocation, hier, de l'"attention" chez Agnes Martin et Jacottot, ceci, trouvé chez Novalis: "Qu'ils sont donc peu nombreux, les hommes qui se sont exclusivement instruits d'une multiple, silencieuse et totale attention portée sur tout ce qui se passe à tout moment autour d'eux et en eux!... L'attention est la mère du génie". Je vais essayer d'être très attentif.
Enfin, campagnard toujours et donc sans photos de l'exposition, je vous propose, en guise de bâtiment du jour, cette douteuse leçon d'architecture.



A demain.




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